Julia Brandon signe avec Prescience, troisième et dernier tome de sa trilogie Les Passagers, un roman aussi captivant que déroutant. Une enquête troublante, des liens familiaux mis à rude épreuve, et un suspense psychologique qui vous colle à la peau : ce livre ne se contente pas de divertir, il remue.
Quand le passé vous rattrape… sous forme de cadavre
Tout commence par une balade en forêt, presque banale. Un chien, un vieux monsieur, et soudain… un corps. Ce fait divers aurait pu rester un fait divers, s’il ne révélait un détail impossible à ignorer : l’homme retrouvé porte l’ADN de Gustave Drime. Problème ? Gustave est vivant. Et il n’a pas de jumeau. Du moins, c’est ce qu’il croit.
À partir de là, Julia Brandon tisse un récit au cordeau, mêlant enquête policière, secrets de famille et dérive existentielle. Le lecteur est pris dans un tourbillon où l’on doute de tout : de la science, des souvenirs, et parfois même de ses propres perceptions.
Un roman qui parle autant au cœur qu’à la raison
Ce qui frappe, au-delà du mystère, c’est l’émotion. Prescience, troisième tome de la saga Les passagers, explore la perte, la maternité, le deuil, mais aussi l’amour dans ce qu’il a de plus fragile. Le couple Gustave/Aléthée, déjà ébranlé par des blessures passées, est confronté à l’impensable. Et la question devient : que reste-t-il de nous quand nos fondations vacillent ?
L’écriture, fine et fluide, donne vie à des scènes de quotidien chargées d’émotion, sans jamais tomber dans le pathos. On sent chez l’autrice une tendresse pour ses personnages, même quand ceux-ci se brisent.
Un suspense intime, loin des clichés
Ce troisième tome refuse les ficelles habituelles du thriller. Pas de courses-poursuites ni de rebondissements artificiels. Le suspense se joue ici dans les silences, les regards, les hésitations. Dans cette petite communauté où chacun semble cacher quelque chose, Julia Brandon distille l’inquiétude avec subtilité.
Et si certains indices – une bague, un sac à dos venu du futur – flirtent avec l’étrange, l’ensemble reste d’une cohérence redoutable.
Un final à la fois sobre et bouleversant, troisième et ultime tome pour Les passagers
Pas de grand twist hollywoodien ici, mais une fin qui fait mouche. En choisissant de laisser une part de mystère, Julia Brandon nous invite à réfléchir plutôt qu’à consommer. On referme Prescience avec le sentiment d’avoir lu bien plus qu’un simple roman : une exploration sensible de ce que signifie être soi, être deux… ou ne plus être du tout.
A noter aussi la récente parution du roman à succès VITA de Julia Brandon.

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